Maison Objet Janvier 2011 : intensement Votre.
Nous sommes dans un monde sous tension où il faut toujours allez plus vite, plus loin. Nous sommes pris dans un tourbillon sans pouvoir nous arrêter et lâcher vraiment prise.
Nous avons besoin d’un retour au sens, au plaisir de l’instant présent. Nous voulons vivre plus à fond nos émotions et vivre mieux.
L’heure est à l’augmentation du volume des sens, des sensations, des émotions. Il est nécessaire de retrouver cela pour vivre bien et pour calmer le jeu. Notre existence est en dehors de nous, prise dans ce tourbillon. Il faut la retrouver.
Le mot d’ordre est de profiter pleinement du plaisir de la Vie.
Cette saison sur Maison et Objet, 3 influences pour aller dans ce sens :
. Hypnotic :
Ce n’est pas une illusion d’optique. Il y a du futur dans l’air. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère. Nous sommes en plein reformatage. On en a ras le bol du rationalisme, de la dictature du conformisme. Ici on réinvente de nouvelles réalités sont reconfigurées. Selon Vincent Grégoire, le Nouveau monde sera fait d’effets spéciaux qui seront générateurs de magie pure. Les avancées des techno-sciences auront des effets positifs sur les designer, qui vont devenir de plus en plus créatifs et qui vont de plus en plus lier la science au sensible et inventer un monde où l’existence sera plus belle.
Le mouvement fait incursion dans notre intérieur par l’intermédiaire d’effets optiques, de 3D, de ‘néo-objets’ composés de facettes qui bousculent toute idée de conformisme et rompent avec l’ennui. Ici on veut une touche d’incorrect, d’excentricité dans ce monde trop conventionnel, trop moral, trop slow et trop bio.
L’heure est au choc. On veut un effet Lady Gaga. On veut de nouvelles frontières, un autre espace.
Vous allez vous laisser hypnotiser.
. Haute tension :
Nous sommes dans un technopoésie qui stimule tous les sens. Ici, on met à l’épreuve les matières, les contraires. On va jusqu’à l’extrême. Elizabeth Leriche propose un véritable parcours sensoriel. Nous pénétrons sous un battement de coeur.
Ce tunnel rouge, nous transporte à l’intérieur de tous nos sens.
Ici nous allons rechercher nos sens, nos sensations. Nos sens sont en éveil, on cherche à ressentir le chaud, le froid, le léger, la pesanteur. Nous voulons découvrir, ressentir la force d’un goût après la douceur d’un toucher, l’émotion par la couleur, une extension sensorielle d’une réalité visuelle. Aujourd’hui nous ressentons le besoin de se reconnecter à nos sensations. On a besoin de ressentir lorsque l’on voit un objet. Au cours du parcours, je suis tombée sur un canape-fauteuil en polystyrène basé sur l’idée de l’iceberg de Kwangho Lee. Rien qu’en le voyant, on avait la sensation du froid de la banquise, d’immensité.
Kwangho Lee sculpte le polystyrène dans sa forme la plus brute en des objets esthétiques. Il transforme ainsi l’ordinaire. Il invite à la rêverie.
Petite gourmande que je suis, j’ai craqué pour les friandises de Marc Bretillot.
Je les ai laissé fondre sur la langue et j’ai respiré longuement en même temps. Quelle sensation ! Une vraie fraîcheur, une vraie impression de grands espaces…
Un peu plus loin, mes yeux se sont portés sur le trophée de Eelko Moorer.
Il s’agit d’un véritable tapis en céramique Bearskin.
La série “Family Chairs” de Junya Ishigami nous rappelle que le mobilier peut évoquer également la légèreté et inviter à une certaine paresse régénératrice.
Cette collection de 5 chaises est légère et harmonieuse.
Les fines lignes noires de Nendo sont des traces qui apparaissent et disparaissent. On voit des ombres et cela créée un univers, un espace assez magique et très graphique.
. Un-Plugged :
Le moment est venu de ralentir, de débrancher. Il est temps de savourer une vie simplifiée, des saveurs simples, locales. Il y a un retour aux traditions, au folklore sans nostalgie. On réveille le plaisir de l’instant présent. On veut vivre en adéquation avec les saisons. On veut retrouver les vraies matières. Ici on préfère le monde réel au monde virtuel, on désire appartenir à une communauté afin de tisser des liens économiques et sociaux. On veut vivre moins intensément.
On recherche une certaine authenticité, une certaine vérité.