Maison et objets printemps-été 2013 : un retour au Vivant.
Sur la première mise en scène, « Les Nourritures Premières », Elisabeth Leriche cherche à retrouver le fil des origines et tout simplement la source du vivant. Elle s’intéresse à nos nourritures.
Ici tous les aliments qui nous nourrissent : les légumes, le lait, la pain, la viande inspirent les artistes et deviennent matières à création et nourrissent nos appétits d’art.
On se reconnecter avec la terre, on se réapproprie un savoir-faire ancestral.
Le mur de cagettes en bois plante le décor. Nous pénétrons dans le vivant.
Les légumes s’installent au centre de notre vie. Ici, les légumes sont mise en scène dans différentes matières et surtout dans un jeu de couleur. Ils se transforment en élément de décoration. Les carottes se subliment en devenant une suspension.
La table de de la designeuse allemande Dietlind Wolf est composée de vaisselles en céramique. Les assiettes noires et grises anthracite nous évoque la lave, le bitume. Il se dégage un côté brut avec ces couleurs foncées évocatrices de la terre, de sa puissance, qui contraste avec la couleur orange carotte des petits bols et rose des petites soucoupes. Cette table tout en contraste visuel est une pure merveille.
Les plats en bois colorés aux pigments alimentaires de Maarten de Ceulaer incitent a la douceur. Les dégradés de couleurs jaune et verte apaisent.
On a envie tout de suite de toucher.
Des petits présentoirs à légumes en bois sont accrochés au mur et mettent en valeur le légume. En sortant de cette pièce, on aurait envie d’une cuisine en bois brut, de légumes partout dans notre espace. On se sent retourner à l’essentiel.
Ces légumes imaginés par Scholten et Baijings ne se mangent pas et pourtant qu’ils sont beaux….De véritables oeuvres textiles, ils embelliront votre intérieur.
L’artiste hollandaise Maaike Roozenburg rend hommage aux racines, aux plantes tubéreuses, aux topinanbourgs. Ces légumes décharnés, disgracieux, qui poussent sous la terre, sont négligés de nos cuisines modernes et sont ici au centre.
Elle valorise ces végétaux en en faisant de véritables objets de curiosité en porcelaine. Les légumes ressuscitent la Beauté simple et authentique de la terre. Cette artiste, par son travail nous rappelle nos origines sauvages et primitives. Cela met en évidence l’évolution de nos modes de vie.
Entre deux pièces, mes yeux furent attirés par ces étranges assiettes dévorées.
Avec Merry Design « I M HUNGRY DISHES », les petites souris semblent avoir manger le blanc de cette belle porcelaine…comme le gruyère.
Dans une autre pièce, le lait est sublimé. Le photographe Jean-Jaques Pallot fige le lait en mouvement dans une extrapolation ludique et drôle de la goutte de lait d’Egerton, il sublime l’élégance de la matière.
Ici, on sublime l’élégance de la matière, on veut transmettre des émotions.
Caroline Gomez, quant à elle, revisite le contenant. Avec « Milk », ces pièces en porcelaine, elle travaille l’émail en laissant apparaître une coulure de lait. Elle s’évertue à rajouter du quotidien, de l’essentiel, de l’évident et du signifiant. Notre nourriture est embellit dans la simplicité.
La « perle de lait » cousue main par Lucile Vaustaevel devient sensuelle. Le lait est sublime, surprenant, magnifique. La peau de lait se fige, se boursouffle, se gauffre. Le lait mousse.
Après le lait, on joue avec la viande . Les quartiers de viande deviennent de belles céramiques avec Boucherie Extra de Nathalie Late ou encore les pieds « Food on the table » de Marie Moerel. La belle boîte Sendig Animals de Seletti fera un effet bœuf dans votre cuisine …..
Et pourquoi ne pas mettre en trophée des quartiers de bœufs dans votre cuisine ou votre salon. Tamara Kostianovsky avec « Bound Abnegation » a cannibalisé ses vêtements.
L’artiste veut confronter le spectateur à la nature grotesque et bien réelle de la violence.
Le dîner ambulant de Lemm & Lemm quant à lui, invite à la rêverie, à l’envolée. Petites sculptures en porcelaine qui semblent vouloir s’envoler de la table. L’objet semble fragile et inutilisable mais donne vie à un monde surréel. Et si les assiettes dansaient, volaient….
Avec Elisabeth Leriche, les nourritures deviennent les matières premières d’un esthétique qui nous donne l’eau à la bouche.
Avec Vincent Grégoire de Nelly Rodi, on va à l’intérieur du vivant. On s’inspire de l’infiniment, du microscopique.Il s’agit d’une immersion dans l’univers fascinant et effarant de l’étrangeté où prolifère la vie dans toute son immensité. Ici on déforme, on grossit . Tout est bizarrerie, rêves, cauchemards. On s’introduit dans un véritable cabinet de curiosité. On est dans univers très coloré, très arty. On réinvente la nature avec un air de d’expérimentation.
Il s’agit d’une renaiscience.
Dans les tubes à essai du Beau Bizarre, l’intrigante alchimie distille les lignes d’une bio-fantasmagorie. Des esthétiques alambiquées où la science des métamorphoses active l’élan vital en quête d’une possible renaissance” explique Vincent Grégoire.
Nous sommes transportés dans un appartement du fin 19ème siècle et l’on peut trouver une magnifique table en bois dorée et nervurée de chez Bocadolobo, qui reprend les veines des arbres.
D’étranges verres et coupes sont disposés sur celle-ci…ainsi que des corbeaux de chez Ibride.
Sur cette table, tout est luxe et opulence. Le caviar dégouline des ces céramiques blanche….On aurait envie de le prendre à pleine main
Les multitudes de photophores fumées de Marcel by Photophores nous plongent dans un côté mystique.
Les sièges et repose pied, motif grain de caviar de Johannes Hemann donne vraiment l’illusion…
Les ustensiles du chimiste sont revisités par Secondome et Elise Fouin et font de cet appartement un repère du savant fou.
Que ce soit dans le milieu des abysses, sur terre ou dans les airs, ici on s’inspire de tout…. On peut retrouver des boîtes de rangement dans des formes anthropomorphiques.
Ici, la créatrice Lisa Allegra et ses petits paniers en osier Diatomées s’est associée à Sandrine Bringard pour créer un agencement d’objets un peu surréels. Cette vision procure un esthétisme inédit et mystérieux.
Les toiles de Lorcolors-Laure Marnas sont tout simplement éclatantes dans cet obscur appartement.
Les créations Onikann nous transportent aussi bien dans les constellations planétaires que dans des paysages aquatiques…
On s’inspire de tout. Ici on joue avec l’illusion de la matière marbre et en plus dans différentes teintes qui reproduisent avec fidélité les vraies teintes de la nature.
Ce mobilier est réalisé par l’éditeur Italien Cerruti Baleri. Les poufs sont une création du designer Maurizio Galante.
Avec renaiscience, la création est fantaisie. Il y a un côté obscur mais chic. Pourquoi ne pas faire de son chez soi un vrai cabinet de curiosité, un vrai laboratoire d’expérimentation, haut en couleurs.
Dans la mise en scène Pionnier de François Bernard, on retourne aux sources. L’harmonie avec la nature est le maître mot.
Nous sommes tous des pionniers et ici François Bernard nous incite un retour au semi-mécanique, aux matériaux écologiques et recyclables. Ici, on ressent le besoin de se connecter à la matérialité, au vivant…
On est dans la dynamique du choix du sain. On pioche dans le passé, le présent et on se tourne vers l’avenir. On cherche un certain esthétisme en sublimant la matière. On revisite les anciens objets, on les sublime. Le passé et le présent ne font qu’un. On ne sait plus si c’est du neuf ou de l’ancien. On recycle tout.
Dès l’entrée du parcours, nous pouvons voir de grands panneaux avec des séries de mots clés, traduisant la thématique Pionnier.
Quand on pénètre dans le scène, le sol est fait de gravier ce qui nous fait ressentir immédiatement la matérialité et cela nous transporte dans un environnement entre nature et ville.
Cette mise en scène nous titille les sens. On veut retrouver du lien, le lien entre soi et les autres. On sent le besoin de proximité. L’avenir préfèrera les petites structures plus humaines, plus proches.
L’espace chambre donne envie de se lover tellement les matières appellent au cocooning.
Les coussins de la marque Normann Copenhagen sont en laine douce. Le lit est réalisé par Magnitude LS Bedding.
Tout est douceur et calme. On utilise la feutre de laine qui est un matériaux chaud et anti bruit.
Les couvertures sur le banc, aux motifs Navajo sont de la marque Pendleon
J’ai beaucoup aime ce meuble “Gentleman’s Valet”, meuble revisité par la marque De la Espad, designé par les danois de Soren Rose Studion.
La suspension en cristal de chez Lee Broom, quant a elle, a un look très rétro.
Les patères en forme d’embauchoir pour chaussure s de chez Ligne 13 pour Martin Margiela feront sensation. En tilleul verni, la pointe et le talon forment deux accroches pour suspendre vêtements, chapeaux et sacs.
Dans le coin salon, l’animal est roi. Du luminaire en passant par les coussins, l’animal qu’il soit raton, renard etc, il fait partie intégrante de notre espace.
Les appliques écureuil “Squirel” designées par Alex Randall sont drôles.
La marque Midipy, fabriqué en France, et son plaid roulé, a relance la production de la laine dans les Pyrénées. Elles fabriquent également des accessoires en laine d’alpaga, cachemire, mohair et cuir.
Dans une autre scène, nous sommes transportés comme dans une cabane de pêcheur.
Ce que j’ai aimé ce sont les grands filets de pêche contenants des globes en verre que l’on peut utiliser pour de la décoration, pour créer un luminaire avec des bougies ou même héberger quelques fleurs ou tout simplement son poisson rouge.
Le Fauteuil “Petroglyph” de chez Secondome et designé par le collectif italien Nucleo est tout simplement magnifique avec ses lames de bois de différents tons et juste la touche de couleur qu’il faut. Il y a un côté chic and éco.
Après ce fauteuil, la collection “The Hidden Chairs” de chez Ibride est complètement folle. On peut apercevoir des motifs animaux. D’autre part, les montants, les accoudoirs et les dossiers de ces chaises en multipli de hêtre semblent s’entremêler. Observées sous un certain angle, elles jouent sur nos perceptions et prennent la forme d’un fauteuil ou d’une chaise iconique de l’histoire du design : un chaise Shaker pour le modèle “HiddenShaker”, une chaise signée Otto Wagner pour le modèle “HiddenWagner” et un fauteuil de la dynastie Ming pour la “HiddenTerence”.
Le petit scarabé doré, incrusté dans l’assise fait son effet.
Dans le bureau, l’ambiance nous fait penser à une épopée d’un explorateur…On se remémore les tentes des expéditions…Mais ici, nous sommes dans un certain camping haut standing.
La table bureau de la collection At Once pour Robba édition est tout simplement magnifique avec ses pieds en bois et métal bleu et son plateau en verre épais, inspirée des tréteaux en bois traditionnels.
Dans la mise en scène Pionnier de François Bernard , il y a un certain esthétisme de la permanence. Rien n’est jamais vieux ou plus rien n’est jamais vraiment nouveau non plus. Pionnier c’est tout simplement être en Harmonie avec ce qui nous entoure, la nature, la ville, la société et ce que nous sommes à l’intérieur. Ici, on se réapproprie, on revisite, on reconsidère tout en étant en accord.